Vu d'expositon
Vu d'exposition
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Vue d'exposition
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1+1=0, depuis 2009, bagues à partir de pièces d'un euro
1+1=0, depuis 2009, bague à partir de pièces d'un euro
1+1=0, depuis 2009, bagues à partir de pièces d'un euro
Vue d'exposition
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1+1=0 (détail), depuis 2009, bague à partir de pièces d'un euro
#16
Juliana Borinski, 1 + 1 = 0
Exposition personnelle
Commissariat de Rosario Caltabiano
Textes de Nathalie Desmet, Simone Frangi,
Jérôme Glicenstein, Géraldine Miquelot,
Samuel O. Ronsin, Septembre Tiberghien
06/04/2012 - 05/05/2012
L’exposition « 1 + 1 = 0 » naît autour d’une œuvre hybride, dont la nature est décrite par une équivalence paradoxale.
Cet objet ambigu – réalisé depuis 2009 en édition illimitée - se révèle progressivement comme un nœud de significations, qui déclenche une analyse critique de la fiction de la monnaie unique européenne et du complexe scénario économique duquel elle émerge.
En découpant les bordures en maillechort de deux pièces d’un euro et en les joignant dans une configuration où deux sphères se touchent, Juliana Borinski obtient un produit à l’apparence inoffensive et frappante.
La permutation mise en place par cette modification interfère avec le mode de fonctionnement de l’argent car elle rectifie sa fonction et elle redirige sa circulation. La pièce métallique, comprise comme réserve de valeur qui peut être conservée, restée parfaitement liquide, transite d’un statut de moyen d’échange à un statut de marchandise de luxe et de design.
L’opération abusive qui est à l’origine de « 1 + 1 = 0 » rompt l’intégrité symbolique de la pièce d’un euro, en mettant hors circuit l’équivalence entre valeur attribuée et valeur d’échange. Borinski décèle, dans la structure de cet objet « en transition », une troisième sphère de valeur qui ne repose plus sur le système de confiance qui soutient l’abstraction de la monnaie. Cette pièce se présente donc comme un véritable « billon » prenant en compte une valeur déclarée, supérieure au prix du métal, aux frais de production et à la propriété intellectuelle de cet objet.
Conçue comme une action de détournement, « 1 + 1 = 0 » intègre profondément la production de Borinski d’autant qu’elle partage avec l’ensemble de ses travaux une attitude iconoclaste qui touche, en l’occurrence, à l’interdit de détruire l’argent. L’agression adressée aux pièces d’un euro fait émerger, des dynamiques de dissolution de la valeur monétaire, une vertu artistique énigmatique.
En produisant une confusion entre lieu d’exposition et lieu de transition commerciale, cette proposition articule une nouvelle réflexion sur l’adoption de la monnaie comme base intellectuelle de l’échange dans une situation de crise permanente. DOSSIER DE PRESSE