Prudence, 2011, installation in situ, plaques de plâtre, rails métalliques, peinture acrylique, dimensions variables
Prudence, 2011, installation in situ, plaques de plâtre, rails métalliques, peinture acrylique, dimensions variables
Prudence, 2011, installation in situ, plaques de plâtre, rails métalliques, peinture acrylique, dimensions variables
Vue d'exposition
Prudence, 2011, installation in situ, plaques de plâtre, rails métalliques, peinture acrylique, dimensions variables
Vue d'exposition
Prudence, 2011, installation in situ, plaques de plâtre, rails métalliques, peinture acrylique, dimensions variables
Prudence (détail), 2011, installation in situ, plaques de plâtre, rails métalliques, peinture acrylique, dimensions variables
Prudence (détail), 2011, installation in situ, plaques de plâtre, rails métalliques, peinture acrylique, dimensions variables
Prudence (détail), 2011, installation in situ, plaques de plâtre, rails métalliques, peinture acrylique, dimensions variables
Feutre (série), 2009-2012, feutre sur papier Layout, 29,7 x 42 cm chacun
Vue d'exposition
#9
Lucie Le Bouder
FRAGMENTS
Exposition personnelle
Commissariat d'Yvonne Ruescher et Rosario Caltabiano
08/07/2011 - 30/11/2011
La relation entre art et architecture est une question récurrente dans le travail de Lucie Le Bouder. Sa matière première est l'espace même où elle inscrit ses œuvres, œuvres inséparables de leur contexte. L'architecture est partie intégrante de son travail. Elle exploite le potentiel plastique de l’espace, ses propriétés matérielles et perceptives. Elle le met à l'épreuve et interroge sa fonction : le lieu peut-il être une œuvre d’art, l’œuvre d’art peut-elle être un lieu ?
L'exposition FRAGMENTS de Lucie Le Bouder présentée au 22,48 m² propose un ensemble de dessins et une installation inédite. L’installation in situ est conçue en plaques de plâtre et en rails métalliques. L’artiste casse sur place des plaques de plâtre standardisées et fixe ensuite les morceaux fissurés et brisés aux rails métalliques. En montrant ce qui semble être la conséquence d'un accident, qui serait arrivé à l'intérieur de l'espace d'exposition, Lucie Le Bouder veut donner l’illusion d'une architecture accidentée et figée à l'état de chaos.
Ce travail exprime à la fois l'ordre et la déstructuration, la construction et la déconstruction. Le spectateur ainsi que le lieu sont contraints de subir cette sculpture qui apparaît comme une menace potentielle, pouvant éventuellement à tout moment s'effondrer sous les pieds du visiteur. Le sol où nous sommes supposés pouvoir marcher en toute sécurité pour contempler les œuvres est fragmenté et devenu fragile. Il montre des ouvertures, des méandres qui dévoilent un monde invisible au-dessous de la couche superficielle grise. Ce dessous, peint en orange, nous fait supposer qu’une matière vivante affleure du sol, comme du magma suite à une explosion volcanique. Il renvoie à la part d’invisible qui réside dans tout visible.
Quant aux dessins, ce qui semble être des croquis de recherche, sont des pièces autonomes par rapport à l’installation et résultent d’un travail parallèle que mène l’artiste. Des dessins qui ne sont pas asservis à préparer un éventuel passage du croquis au volume, mais qui ont leurs propres règles et leur propre univers. Elle utilise le papier non comme surface mais comme matériau, un matériau qui éprouve les interventions de l'artiste, tels que les traits de feutre colorés qui traversent la feuille ou encore les coupes délicates de lames qui grattent la surface du papier.
La proposition de Lucie le Bouder pour 22,48 m² invite le spectateur à déambuler dans l'espace et explorer un paysage artificiel replié, où les codes classiques de l’espace d’exposition sont mis en cause. Le « white cube » de référence n’est plus ni white ni cube. La construction est détruite en même temps que la destruction est construite.