Productions parallèles, 2011, installation vidéo et sonore, haut-parleur fixé au mur et projection vidéo
Vue d'exposition © Clémence Renaud
Vue d'exposition © Clémence Renaud
Vue d'exposition © Joffrey Montes
Vue d'exposition © Joffrey Montes
Reaching for the moon, 2011, talons de chaussures usés, taillés par la marche, dimensions variables © Joffrey Montes
Reaching for the moon, 2011, talons de chaussures usés, taillés par la marche, dimensions variables © Joffrey Montes
Reaching for the moon (détail), 2011, talons de chaussures usés, taillés par la marche, dimensions variables © Joffrey Montes
#10
Clémence Renaud, Elizaveta Konovalova
CAIRNS
Exposition collective
Commissariat de Sarah Mercadante
10/09/2011 -08/10/2011
Au-delà de la consonance peu poétique de son titre - Cairns -, l’exposition aurait pu prendre la forme de sa définition : un petit amas de pierres. De nombreux sens se cachent derrière le mot cairn, le principal reste celui qui est associé à la notion de point de repère. Les cairns sont érigés par l’homme et pour l’homme afin d’indiquer un lieu dont l’importance peut être de l’ordre de la commémoration, de l’orientation ou bien pour marquer une victoire. Ils sont faits de bois, de pierre ou de ce qui se trouve à proximité, et sont les témoignages d’un artifice humain qui se fond en pleine nature.
L’exposition se prête comme expérience à l’hypothèse suivante : une exposition peut-elle prendre la fonction de cairn en formant un point de repère qui servirait à orienter le visiteur ?
Cairns à travers deux installations de Clémence Renaud et Elizaveta Konovalova propose de déplacer la fonction habituelle du white cube pour donner un nouveau système de repérage au visiteur. L’oeuvre de Clémence Renaud questionne la relation au lieu et à l'espace d'exposition en proposant une installation vidéo et sonore où le paysage extérieur d'une foret et l'intérieur de la galerie peuvent se rencontrer.
Fidèle aux socles en bois peints en blanc qu’elle crée et envisage comme tels, elle a choisi pour sa pièce Productions parallèles de les confronter à leur milieu d'origine : une forêt de pins d'où provient le bois. A partir de ses recherches autour du statut de l'objet, l’artiste met en place un dispositif sonore afin que la relation à l'objet puisse s'instaurer et opérer de la façon la plus incisive.
Ses socles, cadres ou micro qui semblent s'adresser à nous, trahissent souvent d'un malaise ou d'une incertitude ; tous ces objets généralement utilisés comme supports à la diffusion sont détournés au service d'un seul et même évènement, celui de l'exposition.
Au sein du même espace, l’oeuvre d’Elizaveta Konovalova, Reaching for the moon est disposée sur le sol de la galerie pour obliger le public à être attentif au moindre de ses pas. L’oeuvre dévoile une collection de talons de chaussures usés par la marche urbaine. Par un jeu d’équilibre crée par l’artiste, les talons gardent une « posture » improbable. Cette manière d’accumuler les objets et d’en accentuer un détail pour qu’il devienne sa caractéristique première traverse l’ensemble de ses oeuvres et construit une galerie d’images inattendues et poétiques.
Elizaveta Konovalova
Elizaveta Konovalova poursuit sa formation à l’atelier de Jean Luc Vilmouth à l’Ecole des Beaux Arts de Paris. En 2010 elle obtient le diplôme de l’école avec l’exposition personnelle « Ici ou Jamais ». Penser un travail spécifique, interroger des lieux, des objets, des situations : Elizaveta Konovalova développe une pratique pluridisciplinaire qui trouve sa singularité dans la coexistence de réalités factuelles et sensibles.
Clemence Renaud
Le travail de Clémence Renaud trouve sa place entre l’installation, la sculpture, le son et la vidéo. Partant d’une certaine connaissance théorique et pratique de la musique en tant que saxophoniste classique, elle a évolué vers les Arts plastiques en manipulant tout les outils liés à l’expression d’un temps en mouvement. L’orchestration, l’écriture et la mise en espace de ses installations, le lien entre le son, l’objet et la vidéo
constitue une entité qu’elle ne cesse de manipuler, déplacer et questionner au service d’un seul et même événement : l’exposition.
L’exposition et ses spectateurs, l’espace de la white cube et ses particularités sont au coeur de ses préoccupations car ce contexte est pour elle le lieu, la scène, d’étranges situations…